Le peuple irakien sait qu'il lui faudra attendre des mois, voire des années avant de retrouver un niveau de vie décent. En attendant, plus cyniquement, la fin de la première étape du conflit entraîne la levée de nombreuses incertitudes économiques. Au premier rang desquelles on trouve le niveau du prix du pétrole. Les grands médias n'ont jamais caché que cette guerre était aussi une guerre du pétrole. Et force est de constater que les effets de la victoire américaine n'ont pas tardé à se faire sentir. Le prix du baril, qui avait avoisiné les 40 dollars fin mars, est maintenant retombé à 25 dollars. Le gazole en citerne, qui avait atteint 0,73 euros le litre fin mars, a chuté de plus de 15% pour revenir à un peu plus de 0,61 euros. C'est évidemment une bonne nouvelle pour le monde du transport. Dans une conjoncture qui reste morose, le bol d'air sera appréciable. La nouvelle met cependant en porte-à-faux tous ceux qui se sont violemment agités ces derniers temps pour demander des clauses d'indexation et le maintien de la ristourne TIPP. Les pouvoirs publics français ont pu arracher in extremis à Bruxelles un maintien partiel du dispositif de ristourne TIPP, arguant d'une envolée du baril. A quelques semaines près, l'argument aurait été tout autre. Et il est fort probable que nos partenaires européens ne se laisseront pas prendre au piège une deuxième fois. Ensuite, vis à vis des chargeurs, il est plus qu'urgent de s'émanciper du poste gazole. Dans le courrier courageux qu'il nous a adressé, Jean-Pierre Duval, reconnaît qu'il aurait préféré que « les organisations professionnelles du transport luttent, mais surtout discutent ensemble, afin d'obtenir des chargeurs des hausses de tarif substantielles et définitives ». Logique...
Editorial