Elle montre la détermination des assureurs qui ont indéniablement envie de monter le ton, afin de juguler la croissance sans fin des vols de marchandises. Les auteurs de la clause reconnaissent d'ailleurs à demi-mot que c'est un peu à la demande des forces de l'ordre qu'ils ont décidé d'agir. Ces derniers reprochent en effet aux assureurs d'être trop laxistes en la matière et de ne pas assez insister auprès de leurs assurés pour qu'ils mènent une véritable politique de prévention contre le vol. Le message est visiblement passé, car la nouvelle clause syndicale vol est un véritable inventaire des mesures à prendre en matière de protection contre le vol. Moyennant quoi, les assureurs prennent de court un peu tout le monde. Les spécialistes du droit qui doivent revoir leur copie en matière de faute lourde et de cas de force majeure (c'est elle qui permet au transporteur d'échapper à son obligation de résultat). Mais surtout les transporteurs qui sont aujourd'hui bien seuls face à cette nouvelle demande. Car si la clause syndicale vol parle bien de gardiennage, de bâches armées, de dispositifs antivols ou de cadenas, elle se contente de donner des modes opératoires un peu vagues et ne fait référence à aucune liste de matériels ou de type de matériels agréés. Au dernier salon de la carrosserie, de nombreux transporteurs, soucieux de répondre à ces nouvelles exigences, sont restés parfois dubitatifs sur les produits et matériels qu'on leur présentait (répondent t-ils aux exigences ou pas ? faut-il investir tout de suite ou plus tard ?). Il serait donc opportun que les assureurs puissent maintenant se coordonner avec les transporteurs et chargeurs pour préciser leur pensée. Car s'ils prennent des risques, ce que personne ne conteste, qu'ils n'oublient que les risques d'investissement sont, eux, entièrement supportés par leurs clients.
Editorial