A trois semaines du terme de cette année 2003 qui n'aura pas été un modèle de dynamisme économique en France, le niveau des immatriculations continue de piquer du nez. En novembre, les «immat» (comptabilisées par le CCFA et le CSIAM) ont chuté de 21% par rapport à novembre 2002. Sur les onze premiers mois de 2003, le recul atteint 11,5% et le marché français avoisinera les 45000 immatriculations au soir du 31 décembre. Dans ce contexte, Renault Trucks, Mercedes et Iveco auront été les trois marques les plus en repli (de - 15% à - 18%). L'année qui s'achève confirme donc le cycle en creux, entamé après le record établi en 2000 (57918 immatriculations). Nous sommes encore loin du « trou d'air » de 1993, avec 27946 immatriculations, mais rien n'indique que 2004 réservera aux constructeurs VI et leurs réseaux un meilleur sort. Pour autant, la conjoncture récessive et la baisse d'activité constatée dans le TRM n'expliquent pas tout à elles seules. Indépendamment des actions commerciales ciblées (prolongation de la durée des locations financières par exemple) et des niveaux des prix proposés par les réseaux de distribution, le recul des immatriculations s'explique par la possibilité de faire durer les matériels roulants. Beaucoup de transporteurs ont choisi de « pousser » un peu plus loin leurs véhicules. Pourquoi s'en priver ? Les camions et leurs moteurs sont aujourd'hui conçus pour tenir la distance et « bouffer du kilomètre ». Quand, en plus, les entreprises portent une plus grande attention à l'état de leurs véhicules, quand elles font le choix des contrats d'entretien, elles améliorent d'autant la longévité de leurs flottes. Et se donnent ainsi le temps d'attendre des jours meilleurs pour investir, quand la conjoncture générale et l'activité économique retrouvent de l'élan.
Editorial
