Une quinzaine de réunions publiques, organisées par les DRE, ont été tenues en soirée dans les deux régions Nord/Pas-de-Calais et Picardie sur ce projet d'autoroute (environ 120 km) qui pourrait voir le jour à partir de 2015. Or, force est de constater qu'elles n'ont pas mobilisé les foules. Dans ces « petits comités » du soir, les plus en vue ont été les opposants à la route. Leurs arguments sont connus : le bruit, l'effet de serre, la détérioration des paysages.... Comme souvent, les anti-camions savent se faire entendre et cela, d'autant plus fort que la faible participation du monde du transport à ces réunions (malgré l'intérêt de certaines thématiques comme l'intermodalité ou la logistique) a surpris les DRE. Cette discrétion n'est pas une bonne chose à l'heure où se discutent les grandes orientations en matière d'infrastructures de transports et de corridors. Hier, le 5 décembre, les ministres européens des Transports ont déterminé la liste des 30 grands projets prioritaires en Europe (dont, en France, le canal Seine-Nord Europe). Demain, le 18 décembre, le CIADT (Comité interministériel d'aménagement et du développement du territoire), piloté par Jean-Pierre Raffarin, doit décider des projets d'infrastructures et de leurs modes de financement. On sait le risque de voir apparaître la redevance kilométrique sur des routes à caractère autoroutier et ce que sous-entend le transfert aux départements de la gestion de 15 000 à 20 000 km de voies secondaires. On connaît aussi la popularité du postulat : la « route doit payer pour les autres modes ». Franchement illisible, la politique d'infrastructures et son corollaire sur les moyens financiers affectés ne doivent pas se faire sans les professionnels du transport, utilisateurs majeurs et contributeurs généreux. A eux de prendre voix au chapitre. Les débats publics, organisés ou spontanés, ne vont pas manquer.
Editorial
