Regroupant l'Aftri, l'Otre, TLF et l'Unostra, la nouvelle « confédération » de transporteurs, présidée par Jean-Paul Grard, a tenu son premier conseil d'administration le 28 janvier, puis été portée sur les fonts baptismaux lors d'une conférence de presse le même jour. Pour dire quoi ? Qu'il est « urgent de réagir », que les « frémissements d'intérêt (des pouvoirs publics) ne suffisent pas à renverser la tendance qui s'affirme et qui plonge la profession dans le chaos », que l'UPR doit être un « instrument destiné à la défense et à la promotion de (la) profession ». Soucieuse de rappeler qu'elle n'est qu'une confédération laissant à chaque organisation sa marge de manoeuvre, l'UPR doit faire face à deux nécessités. En interne, rechercher la plus grande homogénéité sur les dossiers fiscal et social (les 16 mesures d'urgence, connues depuis juin, ont cette vocation), et minimiser les revendications particulières éloignées du socle commun (le moratoire sur le cabotage par exemple, réclamé par l'Otre) et l'usage de modes d'action discordants sur le terrain. A l'extérieur, l'UPR devra apprendre à être écoutée par les pouvoirs publics et parler d'une seule voix face aux différents ministères, dont l'incontournable ministère des Finances. Mise en exergue, la demande, adressée par lettre à Jean-Pierre Raffarin, de la tenue d'un comité interministériel concernant la politique du transport routier, servira-t-elle de révélateur ? Dans le contexte des élections régionales et dans la perspective d'un remaniement ministériel, que cette demande soit exaucée dans les deux mois tiendrait du tour de force. L'autre exploit serait de faire front avec la FNTR, sur le volet social par exemple. «La porte n'est pas fermée», a reconnu, du bout des lèvres, Jean-Paul Grard. Mais, dans l'état actuel des choses, cette « association » de circonstance relèverait du miracle.
Editorial