C’était une décision inattendue, et historique : le 27 février, le tribunal administratif de Toulouse a prononcé l’illégalité du projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, dont les travaux avaient démarré en mars 2023. En conséquence, le chantier a dû cesser sur-le-champ. Comme le souligne le quotidien Libération, c’est la première fois qu’un projet d’une telle envergure est annulé juridiquement pour des raisons environnementales. Une manifestation pro-autoroute est prévue ce samedi 8 mars à 10h30 à Castres, pour demander la reprise du chantier.
Un recours avait déposé par des associations écologiques et les juges ont statué que l’A69 « ne répond pas à une raison impérative d’intérêt public majeur » et donc, ne justifie pas la destruction d’habitats naturels et de 169 espèces protégées. La décision du tribunal a fait réagir l’OTRE qui, par voie de communiqué, a « déploré cette décision, aux conséquences néfastes pour les habitants, la région, la lutte contre le désenclavement et l’activité des transporteurs routiers. »
Des demandes d'activité partielle
Le syndicat patronal a souligné son inquiétude pour les acteurs du TRM engagés sur ce projet : « Ce chantier constitue pour certains acteurs du secteur du transport routier, notamment les plus petits, une part prépondérante de leur chiffre d’affaires. L’arrêt brutal aura des conséquences désastreuses pour ces derniers. Il va impacter directement une trentaine d’entreprises de transport et plus de 150 conducteurs sont mis à l’arrêt.
A noter que de nombreuses entreprises, afin d’assurer ce chantier, ont non seulement eu recours à des recrutement spécifiques, mais également augmenté leur parc roulant via des contrats de location. » L’OTRE a également indiqué que la situation allait entraîner des demandes d’activité partielle au Ministère du Travail.
L’Etat a immédiatement annoncé faire appel de la décision et demandé un sursis à exécution. En clair, la décision pourrait être suspendue le temps de la procédure en appel ce qui permettrait de terminer les travaux, déjà entamés aux trois quarts. En attendant, seules des opérations de sécurité sont autorisées sur le chantier.
Mis à jour le 04/03 avec la mention de la manifestation.