Quelques semaines plus tôt, Olivier Diehl, P-dg de Ducros Euro Express et André Lebrun, P-dg de XP s'étaient attelés au même exercice de style dans nos colonnes. À chaque fois le discours qu'ils nous ont tenu a été le même : « nous perdons de l'argent, mais c'est normal compte tenu des circonstances et nous allons tout faire pour redresser les comptes ». Objectif louable qui vise normalement à rassurer les clients, mais également les salariés. Nous dire l'inverse aurait été surprenant. Malheureusement, à chaque fois, le contenu des explications reste flou, concernant notamment les inévitables restructurations qu'imposent de tels plans de redressement. Tout se passe comme si les difficultés ressenties par telle ou telle agence, par telle ou telle catégorie de personnel, étaient noyées dans une analyse globale. Il est fort probable qu'à Champagnole ou Castres, la vision d'ABX ne sera pas la même qu'à Paris ou Bruxelles. Il est certain qu'à Aubervilliers ou la Roche-sur-Yon, la stratégie de XP n'aura pas la même teneur. Ce décalage croissant entre des discours d'ordre général et la réalité de terrain tient, pour une large part, à la structure financière des holdings de tête. Communiquer sur du local ne fait pas partie des habitudes. Et il est monnaie courante, dans les groupes internationaux côtés en Bourse, de ne plus mentionner les résultats par filiales ou activités et de se contenter d'approximations, laissant les salariés dans une incertitude qui peut vite se transformer en inquiétude. Il n'est pas sûr que, dans une époque où l'on prône la transparence et la communication, cette stratégie soit tenable longtemps.
Editorial
