Transit interdit par la RN 10, fermeture définitive de la RN 89, restrictions en été comme en hiver, arrêtés municipaux en rafales, les interdictions de circuler faites aux poids lourds se multiplient sur le territoire. Au grand dam des professionnels contraints à emprunter des autoroutes aux parkings surpeuplés en fin de semaine et en période de grands départs. Des transporteurs qui se voient obligés de détourner leurs trafics sur des axes payants. Des dirigeants qui, surtout, ressentent la mise à l'écart de leurs véhicules comme une réelle injustice. Cette démarche de « ghettoïsation » est menée tambour battant par des édiles locaux qui souhaitent tout à la fois approvisionner leurs mandants et estivants, maintenir le petit commerce, redynamiser leurs industries traditionnelles, améliorer leur desserte routière... sans l'ombre d'une calandre à l'horizon. Prompts à édicter de telles restrictions, les pouvoirs publics ne font guère diligence à compléter le réseau routier. Le tracé de l'autoroute A 28 Rouen-Tours a nécessité huit ans de négociations pour une ouverture prévue en 2006. Sur l'axe Annecy-Genève, un tronçon de l'A 41 attend toujours le feu vert. Il avait été déclaré d'utilité publique en 1995. Lorsqu'ils ne sont pas rejetés hors des agglomérations, les poids lourds n'y sont guère les bienvenus. Des emplacements de livraison leur sont certes concédés, mais les voitures particulières n'ont pas à se gêner : le stationnement sur ces aires sera amnistié contrairement au stationnement sur un couloir de bus. Rien de que plus normal. Comme l'annonce brutale, un 16 juillet, du sort réservé à l'amortisseur fiscal sur le carburant ! Avec l'entrée en vigueur imminente de l'accord sur le travail de nuit, l'offensive syndicale en vue d'obtenir un treizième mois conventionnel, le retour au droit commun pour les messagers, la rentrée s'annonce chaude. En attendant, bonnes vacances à tous.
Editorial
