Tiraillé entre des engagements précédents, la nécessité de préserver la santé économique des secteurs de l'automobile et du transport, les discours grandiloquents de Jacques Chirac sur la réduction de la pollution et le sacro-saint exercice des équilibres budgétaires, le gouvernement flotte. Un peu comme la TIPP. En juillet, il nous annonçait d'ailleurs la fin de cette fameuse TIPP flottante. Mais il semblerait aujourd'hui qu'en l'absence de toute mesure législative en la matière, le mécanisme fonctionne toujours (cf notre article p 7). La TIPP sur le gazole augmente un jour et reste stable le lendemain. Quant au projet de directive européenne sur le carburant utilitaire, il n'a guère ému le ministère des Transports, dont on ne connaît toujours pas la position officielle. En revanche, Gilles de Robien semble davantage s'amuser quand il s'agit de virer Martin d'une entreprise publique de transport pour y mettre Dupont. Le patron de La Poste en a fait les frais. Celui de la SNCF pourrait bien le rejoindre prochainement. Il serait quand même temps que nos gouvernants comprennent que le transport ne se gère pas à coup de grandes annonces sur des mises à pied, mais bien en travaillant au jour le jour sur des dossiers politiquement peu valorisants, comme la fiscalité gazole, mais oh combien importants pour le devenir de nos entreprises. Les transporteurs ont besoin de sérénité. Ils ont besoin qu'on leur parle de projets les concernant. Il n'est pas sûr, en revanche, que le changement de P-dg à la tête de La Poste soit vraiment au coeur de leur préoccupation.
Editorial