Sur le plan commercial d'abord. Les transporteurs spécialisés dans les biens d'équipement souffrent de plus en plus. Quant aux spécialistes de la distribution de biens manufacturés, ils commencent à ressentir les signes avant-coureurs d'une future baisse de la consommation. Peu au niveau des produits alimentaires, mais davantage au niveau des biens de seconde nécessité (hi-fi, vidéo, téléphonie, ameublement, etc.). Les stocks des magasins tournent moins vite et donc les commandes s'espacent de plus en plus. Et au final, les demandes d'affrètement se font plus rares. Les reculs des trafics en transport national et en messagerie l'attestent. Il n'est pas exceptionnel de voir le chiffre d'affaires d'un chargeur chez un transporteur baisser de plus de 50 % par rapport à l'année précédente. Sans parler de ceux qui plient bagage du jour au lendemain. À cette atonie commerciale s'ajoute maintenant une deuxième volée de mauvaises nouvelles, concernant la maîtrise des coûts. Sur le gazole, l'incertitude qui pèse sur le Moyen-Orient aura inévitablement des conséquences. Elles seront d'autant plus désagréables que le secrétaire d'Etat au transport n'a donné aucune indication précise concernant le maintien ou non du mécanisme de ristourne fiscale qui s'arrête à la fin de l'année. Au congrès de la FNTR, il s'est contenté d'un laconique « on essaiera de trouver des solutions » (cf. p. 6). Côté social, ce n'est guère mieux. Le syndicat réputé le plus ouvert à la négociation, la CFDT, appelle à une manifestation le 28 octobre. Nul ne sait encore s'il s'agit d'un coup d'épée dans l'eau ou le point de départ d'un conflit plus dur et plus long. Dans le deuxième cas, toute sortie de crise qui se traduirait par de nouveaux avantages sociaux serait fatale à de nombreuses PME et groupes. Est-ce bien le moment ?
Editorial
