A propos du 13e mois et des hausses des minima, les deux organisations patronales membres de l'UFT (FNTR et TLF) ont exprimé leurs positions : il ne s'agit pas de s'opposer de manière frontale et systématique aux revendications des syndicats de salariés, mais de trouver un terrain d'entente sur des hausses mesurées et raisonnables (cf notre article p.8). Le discours ne passe pas. La pression monte. Le ministre Gilles de Robien jette de l'huile sur le feu, donnant un point de vue troublant dans une négociation paritaire qui ne le regarde pas, du moins pour l'instant. Et les syndicats jouent la surenchère, à quelques jours d'une grande échéance pour eux, les élections prud'homales de décembre. En effet, malgré le vote de la loi Fillon qui amende les 35 heures et en dépit de la multiplication des plans sociaux dans l'industrie, les organisations syndicales n'ont toujours pas trouvé la faille qui permettrait d'enclencher un mouvement revendicatif d'ampleur. Alors pourquoi ne pas tenter quelque chose avec les chauffeurs routiers ? Au final, on voit poindre dans la presse grand public de ces derniers jours (Le Monde, Le Figaro) des articles parlant de prochains barrages routiers, préparant l'opinion publique à un type de conflit qu'elle connaît bien. Certaines rumeurs évoquent même des dates précises, vers le 20 novembre (ni trop près, ni trop loin des prud'homales). Il faut cependant espérer que les syndicats sauront faire preuve de mesure et de maturité. Ils avaient promis du temps pour discuter et négocier, montrant ainsi un sens des responsabilités nouveau et enrichissant. Pourquoi tout précipiter et revenir aux vieux démons ?
Editorial