En effet, nous n'arrêtons pas de nous plaindre de l'image déplorable que les médias véhiculent auprès du grand public concernant notre belle profession. Mais ne sommes-nous pas fautifs ? Cette image était justifiée il n'y a pas encore si longtemps. Aujourd'hui c'est différent. Mais nous n'avons toujours pas su dire, convaincre, expliquer, que nous étions devenus les champions européens du social, que nous étions ceux qui protégions le mieux nos conducteurs. Beaucoup d'entre nous, et j'en faisais partie, pensent que pour vivre heureux, il faut vivre cachés. Je crois que c'est une grosse erreur car l'environnement a changé. Nous sommes maintenant dans un monde d'image et de communication et que nous soyons pour ou contre ne changera rien. Il nous faut s'adapter, sortir, s'exposer, se dévoiler, aller à la rencontre des médias et du grand public. Chacun d'entre nous se doit de devenir un lobbyiste acharné à défendre notre profession, qui comme le disait mon prédécesseur Gilles Collyer, n'est peut-être pas le plus vieux métier du monde, mais un des plus beaux métiers du monde. Le titre de Transporteur de l'année m'a permis de découvrir le milieu médiatique avec tous ses dangers et ses excès mais aussi avec tous les avantages que nous pouvons en tirer pour défendre notre cause. J'y ai rencontré des journalistes qui n'attendaient que deux choses, notre présence et nos explications. Je ne sais pas si je suis parvenu à mes fins mais toujours est-il que lors du dernier mouvement social avorté de novembre, le discours médiatique virulent à notre encontre du début du conflit a fait place à des analyses beaucoup plus réalistes et plus objectives lors de la fin du conflit. On a enfin vu s'exprimer, non pas des « Tarzans », mais de véritables conducteurs routiers dignes de ce nom, capables d'expliquer sereinement la réalité de la situation. C'est bien la preuve que nous pouvons y arriver pour peu que nous cessions de vivre cachés. Je vais bientôt passer le flambeau au Transporteur de l'année 2003 en espérant que lui aussi prendra le relais de notre combat et que nous serons toujours plus nombreux derrière lui.
Un transporteur heureux et éternellement optimiste.