« Il faut regarder les batteries, j’ai du mal à démarrer le matin », lance de sa voix grave Virginie Merlin à son collègue, en descendant de son camion. Lunettes de soleil sur la tête, cheveux bruns coupés courts, la jeune femme affiche un grand sourire. Et elle peut. À 36 ans, elle exerce le métier de ses rêves : conductrice poids lourds. BEP hôtellerie et restauration en poche, “Nini” va servir les clients d’un restaurant pendant cinq ans. Puis elle enchaîne diverses missions en intérim jusqu’à ses 30 ans, où elle se dit : « je vais me donner les moyens de faire ce que j’ai envie. Devenir chauffeur routier ». Durant un an elle suit une formation à l’Afpa, puis décroche son premier contrat chez le transporteur Demotronic (69). Tandis qu’elle parcourt les routes de France au volant de son 19 tonnes, de nuit et parfois jusqu’en Allemagne, elle entend son entourage prédire « tu n’y arriveras jamais, ce n’est pas un travail pour toi ». Ses parents lui ont toujours fortement déconseillé de choisir cette voie qui lui a pourtant parlé très tôt. « J’adorais regarder conduire le chauffeur de bus de l’école. Ce grand volant me
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