Le secteur se porte assez bien selon la Banque de France qui a évoqué ses indications au cours du congrès de la FNTR (lire p. 10). Mais jusqu’à quand ? Car les défis s’amoncellent, laissant entrevoir que le plus dur reste à venir… Alors que les entreprises du TRM réalisent en moyenne de très faibles marges, elles doivent s’attacher à répercuter les nombreuses hausses sur l’ensemble des postes de coûts pour assurer leur survie. Les sociétés ont globalement réussi à répercuter le carburant, moins les autres hausses de prix…
Or, la transition énergétique implique de nouveaux investissements afin d’être prêts dans les délais impartis, avec des coûts particulièrement élevés, comme un camion électrique qui vaut jusqu’à trois fois le prix d’un véhicule diesel classique. Les clients seront-ils prêts à payer autant quand eux-mêmes subissent les effets de l’inflation ?
Au cours du congrès, Clément Beaune, ministre des Transports, a rappelé que les délais sont inscrits dans la loi (loi climat du 22 août 2021) et doivent être tenus. Davantage d’accompagnements devraient être proposés, sous forme d’appels à projets notamment. Mais, pour l’instant, dans le cadre de la planification écologique, 1,6 milliard d’euros sont alloués au transport par le Gouvernement dont… 200 millions pour le verdissement des flottes de véhicules ! On est encore bien loin des 53 Mds € de surcoûts estimés par les différents acteurs qui ont participé à l’élaboration de la feuille de route de décarbonation… En parallèle, malgré un report de la baisse de remboursement partiel de TICPE, les contributions pénalisant l’utilisation de véhicules à énergies fossiles sont, elles, toujours bien prévues. Si l’électrique reste la solution privilégiée à terme par le Gouvernement, gageons que les recettes de ces taxes contribueront à augmenter un tant soit peu l’aide financière aux transporteurs…