Il y a une petite route de campagne toute en ruban, ombragée par des grands arbres. Dans les champs, les vignes s’étirent comme pour atteindre le soleil. Derrière, on entrevoit les toits des maisons de Chiomonte, une commune souriante peuplée de 931 habitants. Après un tournant, des barbelés montrent leurs griffes et des carabiniers discutent sans pour autant relâcher leur surveillance. Le décor est planté, bienvenue dans le chantier le mieux protégé de toute l’Europe et le plus impopulaire de toute l’Italie, celui du Turin-Lyon. Ici, nous sommes au cœur du Val de Suze, le fief des « NO TAV », les activistes qui protestent contre le train à grande vitesse, (TAV : treno ad alta velocità), considéré comme le maillon manquant d’un couloir ferroviaire
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