Le 29 mars prochain, la mairie de Paris s’engagera un peu plus, avec ses partenaires représentant le secteur privé et concurrentiel, dans la révision du règlement Marchandises. Le rendez-vous est attendu car le groupe de travail devra donner naissance à un nouveau règlement dans la capitale, succédant à celui de 2007. Quel est l’enjeu ? Constitutif de la future Charte Marchandises, le périmètre de réflexion – qui précède la décision municipale annoncée en 2016 – concerne aussi bien les restrictions de circulation que la dimension des aires de livraison, la gestion de leur occupation que les livraisons de nuit. Avec cet objectif : aboutir à un règlement lisible, cohérent, en phase avec les pratiques actuelles et… répondre aux engagements de Paris dans le cadre de son plan de lutte contre la pollution générée par les trafics routiers. En zones urbaines, l’étau se resserre sur les transporteurs, les déménageurs, les livreurs, les loueurs… Le règlement qui se prépare à Paris est suivi de près par une vingtaine d’autres agglomérations désireuses d’appliquer des zones à circulation restreinte (ZCR) visant les véhicules les plus polluants. Cette option est inscrite dans la loi relative à la transition énergétique « pour la croissance verte » qui met à disposition des collectivités des leviers d’action. Logiquement, les gabarits et les motorisations des véhicules urbains entrent dans les paramètres qu’utiliseront les politiques. Or l’arrêté qui fixera le nouveau classement des véhicules en fonction de leurs niveaux de pollution est en vue. La mouture encore en discussion répertorie quatre classes de véhicules en fonction de la source d’énergie (diesel, essence, électrique, hybride et GNV), de la norme Euro et du type de véhicule (deux-roues, tricycles, quadricycles, voitures, VUL, poids lourds). Ce classement, voué à remplacer celui défini par l’arrêté du 3 mai 2012, relègue aux derniers rangs les moteurs diesel. Euro 6 n’a pas eu gain de cause, « déclassée » par rapport aux camions au gaz, hybrides et électriques. C’est un coup à l’estomac pour les constructeurs motoristes européens qui ont lourdement investi dans la norme Euro 6 sur les instructions de Bruxelles. Et un signal sans ambiguïté pour les flottes qui continueront d’entrer dans le cœur des villes.
Éditorial