Cas particuliers dans la distribution urbaine

Il est indéniable que la logistique urbaine fait, depuis dix ans, phosphorer les esprits les plus brillants et curieux. De chaires en séminaires, de tests en expérimentations, la problématique du dernier kilomètre urbain est traitée en tous sens : B2B, B2C, C2C, politique, multimodal, sociétal, environnemental, commercial… Et il est tout aussi indiscutable que le modèle économique de la livraison urbaine, pour les opérateurs qui pratiquent le dernier kilomètre en ville, est cousin de la quadrature du cercle. Le salon du e-commerce, fin septembre à Paris, où maintes sociétés de transport ont exposé leurs gammes de services (Labatut Veolog, Girard Agediss, VIR Transport, Tred Union, Guisnel Distribution, Star’s Service, FM Logistic, Régis Martelet, Duhamel Logistique…), a renforcé ce sentiment de perplexité. Pour saisir les difficultés de la distribution urbaine, il faut rappeler le contexte en ville et ses obstacles : contraintes spatiales et aléas de circulation ; réglementations locales empilées, voire contradictoires, appliquées dans les agglomérations ; difficulté récurrente à recruter de la main-d’œuvre ; pression foncière… à cette loi d’airain s’ajoute la concurrence effrénée causée par le e-commerce et les 200 000 sites marchands actifs. Dans leur sillage sont apparues des plate-formes favorisant le « shipping » urbain, le « pooling » et le « covoiturage » (sic) adaptés au fret (autrement dit, du groupage !). Il est vrai que le marché très « particuliers » du B2C et celui naissant du C2C, porté par le phénomène du Bon Coin, montrent des courbes de croissance ne laissant pas indifférents les entrepreneurs. Comment se positionner sur ces marchés ? Comment éviter de se faire doubler par les promoteurs de l’économie collaborative ? Dans l’économie réelle, l’équation économique tient du calcul. Un exemple : la livraison des meubles à domicile se fait par deux, soit une main-d’œuvre représentant 60 % du coût de revient. Sauf à faire appel à du personnel non déclaré, il est incompressible. La structure des coûts n’est pas légère : masse salariale, outils informatiques performants, chers véhicules au gaz et électriques… Autant d’éléments éloignés du low cost et déterminants dans la qualité de service, le respect de la réglementation sociale et la juste concurrence. Cette logistique fine, en toute logique, doit demeurer affaire de spécialistes. Mais dans ces univers au service du client si particulier, ils reconnaissent se triturer l’esprit à corréler le coût de revient au prix de marché.

Éditorial

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