France, Allemagne, Angleterre, États-Unis… Tous unis pour endiguer, chacun dans son territoire, le fléau de la pénurie de conducteurs. Salaires insuffisants, image dégradée du métier, besoin de communiquer à 360° pour redorer le blason du transport routier de marchandises : la lecture de l’article de notre correspondante à Berlin, publié dans ce numéro (p. 13) est éclairant. On dirait un copié-collé de ceux que l’on écrit et lit depuis des mois dans la presse professionnelle française. Tout le monde est mobilisé et les transporteurs en premier lieu, comme témoigne Julien Depaeuw, dirigeant des transports éponymes et Transporteur de l’année venu rencontrer la rédaction, le 18 juin dernier. L’attractivité du métier est un travail qui doit impliquer les clients. Et c’est justement le sens de sa démarche visant à faire prendre conscience à ces derniers du poids qu’ils ont dans les conditions de travail des conducteurs : temps d’attente parfois excessifs, pas de lieux d’accueil, obligation de passer par des zones de sécurité à l’aspect douteux… Les chargeurs doivent aussi faire en sorte que le chargement et le déchargement ne soient pas une corvée. Faute de quoi, ils seront les premiers lésés lorsqu’il n’y aura plus assez de camions pour livrer leurs supermarchés, comme c’est le cas en Allemagne. Cette prise de conscience nous concerne tous. D’où l’initiative de l’Aftral, qui a diffusé des affiches pour attirer des alternants dans le transport, en illustrant la place du camion dans le flux de marchandises que nous achetons quotidiennement… dans les couloirs du métro parisien. Une initiative qui rappelle que le premier et le dernier maillons de la supply chain est le consommateur.
Éditorial