Ajouter, restreindre, supprimer, abroger, proroger… La loi se joue des lois de la physique et de la logique, parfois. On peut dire que les entreprises en général, et celles du transport en particulier, se cognent constamment contre les aspérités de textes, décrets, arrêtés, circulaires et autres règlements et directives. Textes-cadres, textes d’application qui se suivent et n’ont pas peur de se contredire (voir notre dossier sur le transport de bois). Périodes d’essai, expérimentations, effets de seuil… Est-ce ainsi que l’on veut simplifier la vie économique ? La question se pose. La réponse, elle, se fait attendre, et les chefs d’entreprise se sentent un peu perdus, sous ce bombardement réglementaire incessant. Déjà, mettre au point une loi n’est pas chose aisée : projets, débats, amendements par milliers, à débattre en quelques minutes, à adopter en une nuit… On n’a plus le temps de réfléchir. Il faut agir et tant pis si tout le monde n’est pas d’accord. Ou alors, et c’est ce qui se passe au niveau européen pour la directive détachement, on joue à offrir plusieurs options, tellement le consensus à 27 est difficile à trouver. Et une fois que l’on a agi et que le nouveau pavé alourdit la couche juridique, il faut… l’appliquer. Là, on n’a plus de cheveux à s’arracher, les neurones se mettent en grève et les cabinets d’experts… se frottent les mains. Humblement, la presse essaie de débroussailler cette jungle pour vous permettre d’avancer. La presse qui, comme le dit l’adage badin, explique ce qu’elle-même n’a pas compris. Autodérision à part, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Éditorial